LES TEMOIGNAGES


"Deux petits pas sur le sable mouillé"
 - Anne Dauphine JULLIAND


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Une leçon de vie d'une force incroyable qui prouve que l'amour transcende tout, même l'impossible, un témoignage complet, lumineux et constructif porteur de courage et d'espoir.

Je vous invite à découvrir l'histoire d'Anne Dauphine JULLIAND, et de sa petite Thaïs décédée d'une maladie génétique dégénérative à l'âge de 3 ans, à travers son livre "Deux petits pas sur le sable mouillé", mais aussi son parcours exceptionnel à travers ces deux vidéos : (cliquer sur l'image pour visionner)


 
Aimer la vie, et l'aimer même si ... (Anne Dauphine Julliand)


  
A travers son récit, la phrase du Docteur Alain BERNARD : 
"quand on ne peut pas ajouter des jours à la vie, il faut ajouter de la vie aux jours", 
prend tout son sens ...






La perte d'un être cher est un naufrage, une tempête, 
mais entre les vagues, il y a la vie ...


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Il y a quelques années, un jeune homme qui venait de perdre son ami, a posté sur internet, cette simple phrase : 
 "Mon ami vient juste de mourir. Je ne sais pas quoi faire."

Parmi les nombreux messages de soutien qu'il en a reçu, un en particulier, a retenu son attention :  celui d'un vieux Monsieur, qui avait perdu de nombreux êtres chers ... 
Je vous le laisse découvrir : 

"Laisse-moi te dire une chose :  je suis vieux.
Cela veut dire que j’ai survécu (du moins jusqu’à maintenant). Cela veut dire aussi que beaucoup de gens que j’ai connu que j’ai aimé ont disparu.
J’ai vu mourir des amis, des meilleurs amis, des connaissances, des collègues. J’ai vu mourir mon papa, ma maman, mes grands-parents. J’ai vu mourir l’amour de ma vie. J’ai vu mourir des proches, des professeurs, des mentors, des élèves, des voisins, et tout un tas d’autres personnes. Je n’ai pas eu d’enfants, et je n’ose même pas imaginer la douleur que cela doit être que de perdre son fils ou sa fille… 

Mais voici tout de même ma modeste contribution :

J’aimerais pouvoir te dire qu’on s’habitue, avec le temps, au fait que les gens meurent. Mais moi, pour ma part, je n’ai jamais su m’y faire. Et pour tout dire, je n’en ai pas envie. La vérité, c’est que cela me déchire de la façon la plus atroce quand une personne que j’aime meurt, peu importent les circonstances.
(by Omar Hamdi)

Mais je ne veux pas ne rien sentir. Je ne veux pas que ce soit juste “une chose qui passe”. Mes cicatrices, ma douleur, sont un héritage de l’amour que j’ai eu pour cette personne, de la relation que nous avons eu la chance de vivre ensemble. Et si la plaie est profonde, cela signifie que cet amour l’était aussi. Alors, qu’il en soit ainsi.

Nos cicatrices sont un héritage de nos vies. Elles attestent que nous pouvons aimer profondément, vivre profondément, être blessés au plus profond de notre âme et continuer néanmoins à vivre, et continuer néanmoins à aimer.

Et la croûte qui vient couvrir la plaie est plus forte que ce que ne l’était la chair.
Les cicatrices sont l’héritage de notre vie. Elles ne sont laides que pour ceux qui ne savent pas voir.
Et pour ce qui est de la peine, et pour ce qui est de l’absence, tu verras qu’elles viennent par intermittence, un peu comme le font les vagues.

La perte d’un être cher est un naufrage, une tempête

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Quand le bateau sombre, au début, tu te noies, avec des morceaux d’épave qui flottent tout autour de toi. Tous ces débris qui ne font que te rappeler douloureusement la beauté, l’éclat, la splendeur passée de ce navire qui était, et qui n’est plus.
Et voilà tout ce que tu peux faire : flotter. Tu chercheras un morceau d’épave, tu t’y accrocheras pendant un moment. Ce sera peut-être un objet matériel. Cela pourra être un souvenir heureux, une photographie. Cela pourra être aussi une autre personne, naufragée comme toi de ce bateau, qui elle aussi essaie tant bien que mal de rester à la surface.
Pendant un temps, tout ce que tu pourras faire pour ton salut, c’est flotter, ballotté par les éléments. Essayer de rester en vie.

(by Noveland Sayson)
Au début, tu seras pris au cœur de la tempête, des vagues de trente mètres qui s’abattent contre toi sans merci. Elles arrivent toutes les dix secondes, et elles ne te laissent même pas le temps de reprendre ton souffle. Tout ce que tu peux faire, c’est t’accrocher, subir, flotter.

  Après un moment, peut-être des semaines, peut-être des mois, les vagues seront toujours aussi énormes, mais tu verras qu’elles seront un petit peu plus espacées, elles te laisseront un peu plus de répit. Bien sûr, quand elles s’écrasent sur toi, elles t’engloutissent toujours, t’entraînent par le fond dans un tourbillon d’écume. Mais entre-temps, tu peux respirer, tu peux vivre.

Tu ne sauras jamais à l’avance ce qui déclenchera cette vague de chagrin. Cela pourra être une chanson, une photo, le croisement d’une rue, l’odeur d’une tasse de café chaud. Cela peut être tout et n’importe quoi… et les vagues continuent à se briser sur toi.

Mais entre les vagues, il y a la vie ...

Et au bout d’un moment, tu verras que les vagues se feront légèrement moins menaçantes.
Peut-être que les plus grosses mesureront vingt mètres. Ou quinze mètres. Et même si les vagues sont toujours présentes, même s’il y a toujours des lames de fond, elles continuent à s’espacer.
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Désormais, tu as le temps de les voir arriver. Un anniversaire, une commémoration, un noël en famille …  Tu les vois arriver, la plupart des fois, et tu as le temps de te préparer.
Et quand la vague se brise finalement sur toi, tu sais que d’une manière ou d’une autre, tu parviendras à ressortir de l’autre côté. Complètement trempé, toussotant, toujours accroché à ton petit radeau de fortune, mais tu ressortiras.

Voici donc le conseil d’un vieil homme, fais-en ce que tu voudras. Le flux et le reflux des vagues ne s’arrêteront jamais, et quelque part, tant mieux. Mais tu apprendras avec le temps qu’on peut survivre aux pires des tempêtes. Et que d’autres vagues arriveront. Et que tu y survivras, aussi.

 
Si tu as de la chance, tu auras beaucoup de cicatrices laissées par beaucoup d’amours. Et beaucoup d’épaves, aussi."


                                                                  (Source INTERNET) 


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"Au revoir Nicolas" - Julie VINCENT
(Editions du Net - 12/10/2015 -ISBN : 978-2-312-03859-9)



"Au fait Maman ! S'il m'arrive quelque chose, ce ne sera pas de ta faute, ni celle de papa, il ne faudra pas culpabiliser, il ne faudra pas pleurer ..."

C'est à travers ces quelques mots prononcés par son fils Nicolas, que la vie de Julie a basculé, à jamais ...

Nicolas avait 17 ans, il vivait à 1.000 à l'heure, mais un trop grand mal de vivre malgré l'amour de ses parents, l'a amené à quitter ce monde où il se sentait incompris.
 
"Comment peut-on survivre lorsqu’on perd son enfant ? Comment survivre lorsqu’on n’a pas d’amis et que nos relations s’effritent de jour en jour ?"

Bon nombre de parents endeuillés par la mort d'un enfant se retrouveront dans l'émouvant témoignage de Julie.  

Avec ce livre, qu'elle a d'abord écrit pour elle même, à travers la solitude, l'abandon, la colère, l'impuissance et le désespoir, au delà de la douleur, elle exprime non seulement l'amour pour son fils mais aussi son espérance.
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Elle raconte comment la perte de son enfant a transformé sa vie et modifié sa relation avec les autres. Comment elle en est venue à se dire que la vie était beaucoup plus riche qu'avant. Comment la souffrance l'a transformée.

En hommage à Nicolas et à tous ces enfants, qui, pour mettre fin à une terrible souffrance, n'ont d'autre issue que de mettre fin à leurs jours, et à leurs parents désemparés, je vous invite à découvrir le témoignage de Julie VINCENT, dans son livre intitulé "Au revoir Nicolas", dont vous trouverez le résumé sur le lien suivant : 







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 "Des âmes vives" - François Xavier PERTHUIS


Il y a quelques temps, l'écrivain François Xavier PERTHUIS découvrait ce blog répertorié sur le web à la suite de nombreux articles du Docteur Michel HANUS (psychiatre, psychologue, psychanalyste et fondateur de la Fédération européenne «Vivre son deuil») et me contactait pour attirer mon attention sur l'impact de la disparition d'un frère ou d'une sœur au sein d'une fratrie en m'invitant à découvrir le livre qu'il avait écrit à ce sujet.

Touchée et flattée par ce contact, mais aussi consciente de l'extrême importance de parler de la mort aux enfants,  j'ai pris le temps de lire son ouvrage intitulé "Des âmes vives".

A travers son livre, l'auteur raconte son enfance marquée par la mort de sa petite sœur Christine et de son petit frère Philippe. Il relate comment, enfant, il a affronté ces deuils, de quelle manière ces pertes l'ont toujours accompagné et les répercussions qu'elles ont eues dans sa vie.

C'est ce témoignage précieux, sincère et authentique qui reflète les doutes et les questions qu'un enfant se pose quand il vit un deuil sans pouvoir s'exprimer que je souhaite partager avec vous à travers quelques extraits ...

La solitude, la tristesse : 


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 "[...] Je me sentais très seul sans cette petite sœur à laquelle je ne pouvais pas parler [...]
[...]  Cette petite sœur qui mobilisait tout mon esprit, on n'en parlait qu'à la prière. Papa n'avait jamais parlé d'elle, ni prononcé une seule fois son nom. Mes grands parents n'avaient jamais évoqué son existence [...] [...] Toujours est-il que Christine me manquait. Nous étions séparés, cela me rendait très triste et je ne pouvais pas le dire. Je n'avais que la compagnie de son absence.
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[...]  Je ne disais rien, Maman ne devinait rien, et tant mieux par ce qu'elle faisait tout pour que l'on ait le meilleur Noël possible, sans se rendre compte que sa tristesse se voyait.
[...]  Pour moi Noël, "c'était le sapin" décoré, coloré et lumineux. Tout le reste, je m'en serais dispensé, que ce soit de la crèche ou des cadeaux. La crèche c'était triste et les cadeaux me laissaient indifférents ; il s'agissait souvent de jeux et je ne jouais pas ou de livres et je ne lisais pas. De toutes façons, je ne sais pas ce qui m'aurait fait plaisir si ce n'est que l'on soit tous ensemble ce jour là, ce qui ne se ferait jamais, et ça, pour moi, c'était pire que tout.




Le cimetière, la tombe, la peine, la solitude :


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" [...] Après le passage de la porte d'entrée du cimetière, j'ai eu tout de suite l'impression de rentrer dans un autre monde [...]
Après un petit moment, [...] mes parents ont demandé où était "le carré des enfants", je pensais que c'était un petit square comme une garderie où les parents pouvaient laisser jouer leurs enfants ; j'ai vu une telle tristesse sur le visage de mes parents que j'ai compris que cela signifiait autre chose que ce que je pensais. Et puis, ils se sont arrêtés ... Maman a dit : "c'est la tombe de Christine."

Je peux dire que dans un premier temps, je n'ai rien compris à ce que l'on me disait. Si c'était la tombe de Christine, Christine était donc là-dessous. C'était impossible. Cette tombe, je la détestai.
[...] Et puis cette grande plaque sur laquelle j'ai lu mon nom de famille, je ne m'y attendais vraiment pas [...] J'ai été très gêné à l'idée que n'importe qui puisse savoir qu'il y avait quelqu'un de ma famille ici.
[...] J'étais très troublé par ce qu'être sous la terre ou au ciel cela n'avait vraiment rien à voir. J'aurais préféré qu'elle ne soit qu'au ciel.
[...]  Elle était donc là-dessous, juste là-dessous, ma petite sœur, dans le noir, dans le froid, toute seule et pour toujours. C'était affreux. Brutalement, je me suis senti "serré à l'intérieur". J'ai eu l'impression d'étouffer. Je ne pouvais même pas crier [...]
Et mon cœur s'est cassé.
Mais je n'ai pas pleuré parce que si ça ne s'était pas arrêté, j'aurais été très embêté. Comme mes parents avaient tellement de peine, je n'avais pas du tout envie de leur imposer la mienne. Je me suis senti vraiment seul [...]

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Mon jeune frère à côté de moi semblait absent [...]
J'ai vu maman pleurer, silencieusement, les yeux fixés sur la plaque. Je ne l'avais jamais vu pleurer, j'étais bouleversé. Mon père aussi était bouleversé, mais il ne pleurait pas.
[...] J'étais tellement malheureux de voir mes parents avec un si lourd chagrin que je décidai que jamais ils ne pleureraient à cause de moi, que dorénavant, je m'effacerais, je ferais comme si je n'étais pas là, je ne demanderais jamais rien, je grandirais et vite.
Le soir en m'endormant, je comprenais un peu mieux la tristesse de Maman, quant à la mienne, je ne la montrais pas et elle n'allait pas s'arranger. Je pensais que ce n'était pas demain que j'allais rire.
[...]  J'avais beau me demander ce que j'aurais pu faire, je ne trouvais jamais aucune réponse et j'en étais très malheureux. Jusqu'au jour où j'ai su pourquoi Christine était morte. 



L'école, la tristesse, la honte, la maturité : 
   
Le lendemain à l'école, à la première remarque qui m'a été faite, j'ai quitté ma place dans une colère froide, j'ai traversé la classe et... je me suis jeté sous le bureau de la maitresse [...]
[...] Ce qu'on bien pu penser la maitresse et les élèves ne m'a jamais préoccupé. 
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Maman ne m'a pas demandé pourquoi j'avais fait ce geste, peut être l'avait elle compris, moi, je n'avais pas toute la réponse, de toute façon, je n'aurais rien dit.
Sans doute après ce que j'avais vécu la veille devant la tombe de ma petite sœur, ne pouvais je plus rien supporter [...]
Sans doute ai-je alors voulu rejoindre Christine, pensant qu'il n'y avait qu'avec elle que je serais bien et que l'on ne serait plus jamais seul chacun de son côté.

Sans pouvoir me rappeler quoi que ce soit avant cette période, je me souviens de ma dixième et de ma neuvième dans une école [...] où je ne connaissais personne, dans laquelle je n'avais pas d'amis et dans laquelle on ne chantait que des chants religieux [...]

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Moi, je faisais semblant de chanter par ce que j'avais honte de chanter, on ne chante pas quand on est triste.

Quand à la récréation j'entendais parler de puzzles, de milles pièces, de meccano [...] je ne comprenais pas quel pouvait bien être l'intérêt de ces jeux.
[...] J'avais vraiment l'impression qu'on n'avait pas le même âge.
Quand "aux gendarmes et aux voleurs", je me demandais qui avait bien pu inventer un jeu aussi idiot. Je regardais mes copains qui faisaient semblant [...] d'être morts [...] j'avais honte pour eux. Le décalage avec ce que je vivais était trop grand. Moi, ma petite sœur, [...] elle était morte et c'était pour de vrai.

A la maison, je ne trouvais aucune occupation, je trainais ma lassitude et mon ennui [...] Les bons moments se passaient à rêver.



L'importance de la reconnaissance du chagrin et de la perte

Les années se sont étirées jusqu'à mon passage en 6ème  [...] Chaque nouveau professeur nous demandait de remplir des fiches, certains demandaient la composition de la famille et s'il y avait eu des décès.
Je n'avais jamais dit que ma petite sœur et mon petit frère étaient décédés, là, je ne pouvais davantage l'écrire, aussi, ai-je dessiné deux croix : une après le mot "sœur", l'autre après le mot "frère".

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[...] A la fin du cours, la professeure qui avait relevé les fiches m'a dit en aparté : "cela a dû être douloureux pour votre maman", avant de quitter la classe et de me laisser seul dans la salle. 
Elle venait de me parler de ma mère qu'elle ne connaissait pas et pas un mot pour moi qui étais devant elle. Je pensais que ma peine, elle s'en fichait et qu'en fait, ce qui m'était arrivé ne l'intéressait pas. Somme toute, il ne m'était rien arrivé et seuls les adultes pouvaient avoir de la peine.

Cet épisode m'avait si fortement affecté que je n'ai pas dit un seul mot pendant un mois et demi, ni au lycée, ni à la maison [...] et jamais plus, je ne me suis confié.



L'importance de dire la vérité

Juste avant l'été qui allait s'avérer très particulier, j'avais entendu au cours d'une discussion entre adultes, que Christine avait été emportée par une maladie dont le nom ne pouvait s'oublier : "la maladie bleue".
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Ainsi, j'ai appris que cette maladie ne s'opérait pas quand elle est née, or sans chirurgie, la survie du bébé était impossible. Maintenant je savais et l'idée que j'aurais pu faire quelque chose pour ma petite sœur n'est plus jamais venue.
Jusqu'à récemment,  je ne m'étais jamais demandé pourquoi "les jours de grand bleu" me laissaient maussade, sans jamais avoir réalisé que ce bleu me renvoyait à la mort de ma petite sœur et, que j'attendais alors l'arrivée de ces nuages que j'avais toujours aimés, les souhaitant à perte de vue étendus pour qu'ils s'emparent de l'horizon et redonnent vie à ce ciel sans âme ...


Le voyage intérieur : 


Nous partions en vacances aux Planches-en-Montagne, un petit village du Haut Jura. Cette année là, tout allait prendre une autre dimension, j'allais découvrir le monde, j'avais treize ans.

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[...] Au-delà de la simple promenade des années précédentes, ces instants hors du temps me renvoyaient maintenant à mon monde intérieur, à la grande fracture de ma vie, à mes émotions toujours contenues, aux larmes que je n'avais jamais versées, aux tristesses que je n'avais jamais épanchées. Je quittai ces lieux avec l'impression qu'ils m'avaient compris et qu'ils savaient pourquoi je reviendrais.

[...]  Mais qui, en fait, allait sur la tombe de Christine, même moi, je n'y allais pas. Même si je ne pouvais me rendre seul au cimetière, [...] je me suis pris une bonne dose de culpabilité, tout en sachant que ma sœur, je ne l'avais pas oubliée, elle était en moi et jamais je n'avais dit que je l'avais perdue.



Le poids de l'absence :  

[...] Vis à vis de Christine que je continuais à faire vivre en m'appropriant les forces de la vie qu'elle n'avait pas vécues [...]
[...] Le foisonnement de mes activités et de mes projets était mon juste retour au cadeau de la vie, un hommage à la vie qui ne m'avait pas été retirée, un hommage à Christine qui vivait en moi, le moyen de ne pas me faire rattraper par l'absence, de ne pas laisser de place au vide.
[...] Parfois, je pensais que l'on pourrait me dire "c'est votre sœur". L'espace d'un instant, en oubliant toute rationalité, en bouleversant le rapport au temps, dans un complet déni, j'imaginais qu'enfin, je serrais ma petite sœur contre moi, longtemps, très longtemps, et que je vivais le plus beau jour de ma vie en sortant enfin d'un sale rêve. 

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[...] Je ne pouvais pas évoquer ces deuils, ni avec mes enfants, ni avec personne.
Je n'ai rien pu dire ; j'avais trop d'émotions.
Je n'ai pu que donner un sourire pour cacher le désarroi de mon cœur

[...] Je ne pouvais donner à autrui ce que j'aurais aimé donner à Christine, l'espoir de guérir.
Quand il m'arrivait d'être témoin d'un mot, d'un regard ou d'un geste de complicité entre un frère et une sœur, je n'étais plus simplement ému, j'étais douloureusement confronté à l’absence. Sans jamais laisser rien paraitre. 



La quête de sens : 


 Jamais atténuée par le temps, véritable marée dont les vagues de fond me happaient, l'irruption de moment de désespérante solitude me laissait le cœur broyé, avant de se retirer tel le ressac d'une déferlante.
 
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Depuis l'incident du lycée et le mois et demi de mutisme complet qui avait suivi, je m'étais tenu à ne jamais parler de "tout cela" à quiconque, mais maintenant je voulais en savoir plus sur ce deuil, lire ce qui pouvait bien en être écrit et comment un tel sujet pouvait être traité, sans jamais avoir eu l'idée qu'il puisse y avoir tant d'ouvrages sur ce thème en librairie.

Après avoir passé en revue les rayons sur les sciences humaines, la spiritualité et le développement personnel, je choisis "Les enfants en deuil, portraits du chagrin", un livre du Docteur Michel HANUS [...] Sur la deuxième de couverture était mentionné qu'il existait un Diplôme Universitaire sur le deuil à l'Université de Paris-Nord et que ce médecin en était responsable, je me suis inscrit.

L'auteur, psychiatre et psychanalyste, avait fondé à Paris, en 1995, l'association "Vivre son deuil" qui proposait des ateliers pour enfants endeuillés. Ces enfants éprouvés bénéficiaient enfin d'écoute, de réconfort et d'accompagnement au sein de groupes d'entraide. Avec quelques pionniers, le Docteur HANUS avait entrepris de briser le silence et le déni qui entouraient le deuil précoce et les pertes déchirantes de l'enfance ; le deuil des enfants et le deuil dans la fratrie commençaient à être reconnus comme des traumatismes violents et douloureux. 
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[...] Dans le cadre de mon activité professionnelle, j'étais très touché par les patients endeuillés qui me livraient leur détresse, leur silence aussi, lors de moments informels d'écoute. J'étais très touché également de leur reconnaissance. Aussi après avoir passé un nouveau Diplôme Universitaire de psychologie médicale à l'Université de Lyon 1, avec le professeur Michel-Marie CARDINE, et travaillé avec Isabelle FILLIOZAT sur les intelligences émotionnelles et relationnelles, j'allais approfondir ma précédente formation sur le deuil en m'inscrivant à Paris 11 [...] 


[...] J'ai terminé mon Diplôme Universitaire avec la présentation de mon mémoire : "de la résilience, après la mort de ma petite sœur et de mon petit frère".
Je témoignais de ce que pouvaient être les souffrances d'un enfant endeuillé et celles d'un adulte issu d'une fratrie éclatée, je posais ensuite le questionnement sur ce qui m'avait permis de m'en sortir, avant de présenter une synthèse des différentes approches, des déterminants et des effets de la résilience, concept définissant la capacité à réagir face à des situations dramatiques.

Il ressortait clairement de cette analyse méthodologique que la résilience m'avait permis de surmonter mes épreuves. Elle avait trouvé ses racines dans l'amour reçu de mes chers parents et le modèle qu'ils m'avaient offert, ressources essentielles auxquelles s'étaient ajoutés des rencontres marquantes et des lieux signifiants. De surcroît, ce processus avait été très solidement étayé par ma foi inébranlable en un au-delà où je pourrais enfin serrer Christine et Philippe dans mes bras.

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Je remercie chaleureusement François-Xavier PERTHUIS de m'avoir fait connaitre son témoignage à travers son livre. Un livre, que je vous invite à découvrir vous aussi, afin de mieux comprendre la souffrance d'un enfant confronté à la perte d'un frère ou d'une sœur.


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  "La vie plus forte que tout"
 - Comment se reconstruire 
lors de deuils multiples et rapprochés ? -


© Guiseppe Mentessi


Ce sont trois témoignages importants que je souhaite partager avec vous aujourd'hui, à travers l'émission "Toute histoire", diffusée ce jeudi 26 février 2015 sur France 2.

Sont abordés à travers ces récits, plusieurs points importants : 
- la disparition de plusieurs êtres chers dans un laps de temps rapprochés,
- l'impossibilité de participer aux obsèques des proches disparus,
- l'extrême difficulté à se reconstruire après de tels traumatismes,
- pouvoir donner un sens à l'inacceptable. 

Voici le lien pour visionner cette vidéo qui n'est pas disponible sur Youtube pour des questions de droits d'auteur ...



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           Le chemin du deuil est long, difficile et toujours douloureux. Parmi les nombreux endeuillés que j'accompagne, j'ai constaté que la mort la plus inacceptable était celle de la perte d'un enfant. J'ai souvent entendu des parents dire : "... mais comment on fait les autres pour avancer ?" (et je pense ici plus particulièrement à Marie Christine et Thierry qui ont perdu leur petite Justine ...)

                                   Même si chaque deuil est unique et personnel, il est réconfortant de savoir qu'un jour, on peut aller mieux.

                       Il m'apparait donc important et précieux de partager avec vous le témoignage de personnes qui ont pu avancer malgré la terrible perte d'un ou plusieurs êtres chers.






"Oui, la vie continue ... Sam n'est pas parti pour rien
Oui mes amis, donnez un sens à votre vie ..." 
- Témoignage de Shirley PATRIS -

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Je tiens à partager avec vous, le témoignage particulier, complet, touchant et surtout porteur d'espoir de Shirley PATRIS, fondatrice du groupe d'endeuillés (Facebook) : "Le groupe de ceux qui restent".

Elle nous montre  qu'une fois dépassées les terribles épreuves (en l’occurrence, ici, celle de la perte d'un être cher) que nous subissons au cours de notre existence, la vie continue, différente certes, mais avec un tout autre sens.

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«C’est difficile à comprendre mais face à la perte d’un cher (un époux, une sœur, un parent, un ami, un voisin…) qui faisait partie de notre vie, nous avons tous une manière différente de réagir. Certains vont être effondrés et incapables de faire face, d’autres vont avoir un électro-choc « La vie est trop courte, il est temps d’en profiter», puis d’autres encore ont une autre perception de la mort qui leur permet d’accepter celle-ci plus facilement.

Il y a autant de façon de vivre la perte d’un proche que de personnes endeuillées. Là où cela devient difficile, c’est de se comprendre les uns les autres. Si on n’est plus capable de sourire, on a du mal à comprendre ceux qui le sont et vice-versa. Tout cela dépend de notre tempérament, du degré et du type de relation avec la personne décédée mais surtout du niveau où nous en sommes dans notre réflexion par rapport à la mort. Mais rien n’est à juger dans tout cela. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction à avoir quand on perd quelqu’un qu’on aime.

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Mais ces différences qui nous opposent, nous éloignent aussi bien souvent. Pas par désintérêt, comme le pensent beaucoup, mais simplement parce que nous n’évoluons pas pareil et qu’il est difficile pour tout le monde de vivre ces décalages. Certains ont besoin d’en parler beaucoup pour pouvoir faire leur deuil. Mais pour d’autres c’est justement l’inverse, chaque conversation à ce sujet est un nouveau coup de poignard. On a parfois l’impression que certains se désintéressent de nous depuis le décès, mais il faut aussi les comprendre. Ce n’est pas facile d’être présent pour quelqu’un qui souffre dans sa chair, de trouver les mots justes qui vont faire du bien. Il n’y a pas de mode d’emploi.

Parler du défunt ? Ne pas en parler ? Poser des questions ? Ne pas en poser ? Parler de choses joyeuses pour montrer que la vie est belle malgré tout ? Stimuler à aller de l’avant ?...C’est aussi difficile pour les autres que pour nous. C’est parfois nous qui n’acceptons pas certaines remarques.
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Je me rappelle quand Sam est décédé, une amie m’a dit une chose que, dans l’état où j’étais, je ne pouvais pas accepter : «Crois-moi, un jour tu rencontreras quelqu’un qui t’aimera et qui te rendra tellement heureuse que, toi aussi, tu aimeras à nouveau». J’ai été tellement choquée que j’ai coupé tous les ponts avec cette amie. Mais cette personne voulait juste m’aider et la vie m’a prouvé qu’elle avait raison puisqu’aujourd’hui je suis terriblement heureuse dans mon nouveau couple. C’est moi qui n’ai pas été capable d’entendre ce que l’on me disait pour me rendre espoir. Oui, aujourd’hui je suis heureuse, j’ai plein de projets, je m’amuse de la vie que je trouve merveilleuse et je veux vivre plus que tout.


Je vais vous dire ce qui m’a le plus aidée à faire face à cette épreuve difficile et il y a deux choses qui m’ont « sauvée » en plus de mon fils.

D’une part, ma réflexion sur la mort. Je crois en la vie après la mort, tout autant que je crois en la vie avant la naissance. Je crois en l’existence éternelle de l’âme et au fait que notre vécu sur Terre n’est qu’un passage comme nous en vivons beaucoup dans notre évolution. Je crois qu’ils sont là, de l’autre côté du voile, toujours présents, et qu’ils continuent leur évolution, comme nous continuons la nôtre.

Cette conviction ne me vient pas de mon éducation, ni de mes lectures, ni de mes recherches… Cette conviction me vient de ma propre expérience, de mon vécu personnel. Quand j’étais jeune adulte, j’ai fait ce que l’on appelle une EMI (expérience de mort imminente). J’ai été asphyxiée par le gaz alors que je prenais mon bain et tous mes électros étaient complètement plats. J’ai d’ailleurs été déclarée cliniquement morte. Durant ce temps j’ai vécu une expérience hors de ce plan. Alors le but de ma publication n’est pas de vous expliquer ce que j’ai vécu (des témoignages comme le mien il y en a énormément) mais de vous expliquer d’où vient ma conviction. 

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J’ai été accueillie par la fille décédée de la meilleure amie de maman et par quelques autres âmes qui m’ont expliqué que mon heure n’était pas venue. Mais surtout, j’ai pu suivre ce qu’il se passait sur Terre. Je voyais mes proches et leur désarroi, le corps médical… J’entendais ce qui se disait et ressentait leur peine. Alors je ne vais pas entrer dans des détails inutiles mais ceci m’a prouvé qu’ils sont là, qu’ils voient, qu’ils entendent, qu’ils accueillent… Et le fait d’avoir accès à cette connaissance m’a beaucoup aidée à faire face lorsque je me suis retrouvée du côté de ceux qui restent.
J’ai énormément parlé à Sam, car je savais qu’il m’entendait, tout comme j’ai entendu mes proches lors de mon court passage là-haut. Je savais aussi qu’il me voyait et je voulais qu’il soit fier de moi, qu’il puisse continuer d’évoluer en paix sans le souci de me savoir effondrée.

Et c’est là qu’arrive la deuxième chose qui m’a beaucoup aidée…. Je ne voulais surtout pas qu’il parte pour rien. Donc, j’ai voulu que son départ me fasse construire quelque-chose qui donne un sens à son départ. J’ai créé « la page de ceux qui restent » et ce groupe. Non pas pour moi (d’ailleurs j’interviens très rarement) mais pour créer un lien entre les personnes qui souffrent de la perte d’un être cher. Pour leur offrir un espace de partage, un lieu où ils peuvent s’entraider et avancer ensemble sur le cheminement du deuil. Et puis un lieu où ils pouvaient rendre hommage à leurs Anges et continuer à en parler sans être jugés.

Je profite aussi de toutes les occasions qui me sont offertes d’aider les personnes endeuillées. J’aide aussi les enfants au travers de l’association dont je fais partie.
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Aujourd’hui, nous sommes plus de 5000 sur ce groupe et je sais que beaucoup d’amitiés se sont créées ici. Ce groupe aide beaucoup de personnes et cela c’est une chose très positive. Si ce groupe vous aide, alors Sam n’est pas parti pour rien. Si l’association pour laquelle je travaille aide les gens, si toutes les petites actions que je fais aident des gens…. Alors Sam n’est pas parti pour rien.


J’ai envie de vous encourager à transformer le drame que vous vivez en force pour créer quelque-chose de positif, mais chacun à son cheminement à faire, son rythme, son rôle à jouer.

J’ai envie de vous dire cette phrase que beaucoup ont du mal a accepter (comme moi j’ai eu du mal à entendre certaines choses)…. Oui mes amis, la vie continue ! La vie continue pour eux qui sont de l’autre côté du voile et elle doit continuer pour vous aussi. Et vous êtes les seuls à pouvoir donner un sens à cette vie, les seuls à pouvoir donner un sens à leur départ, les seuls à pouvoir les rendre fiers de vous !


(image internet)


Je vous aime…. Vos Anges vous aiment… Et eux et moi nous croyons en vous. Prenez soin de vous et prenez soin les uns des autres. Faites votre petit bonhomme de chemin. Rapprochez-vous de votre famille, de vos amis même s’ils ne pensent pas toujours comme vous et que ce n’est pas toujours facile de se comprendre.
Faites de votre vie une expérience dont vous serez fiers. Ayez des objectifs, œuvrez pour de belles causes, il y a tant à faire sur Terre.
Ne vous laissez pas abattre les amis, changez la donne. Décidez maintenant du sens que vous voulez donner à votre vie. Alliez-vous pour créer de belles choses.


Oui mes amis, donnez un sens à votre vie ! »


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"Nous pouvons encore être heureux mais différemment."
Témoignage et hommage à Marie Christine et à sa petite Justine


(photo Marie Christine M.)


"La pire perte qui puisse exister est bien celle de son enfant. 
Nous sommes la preuve mon mari et moi, que l'on peut survivre, mais à quel prix de souffrances de désespoir mais aussi d'espoir.
(photo internet)


Oui, je dis d'espoir ! Car malgré tout, la vie reprend ses droits. Mais le chemin est long ! Notre petite Justine nous a quitté, il y aura 20 ans le 15 septembre. Et pas un seul jour, depuis cette terrible date, je n'ai cessé de penser à elle. La première personne à qui je dis bonjour le matin et à qui je dis au revoir est mon ange. Chaque fois que je me déplace plus de 24 heures, je prends sa photo, j'ai instauré des rituels. C'est peut être pour cela que je suis parvenue à surmonter l'insurmontable. 



Je pense très fortement que nos anges veillent sur nous car sinon, comment pourrions nous surmonter une telle épreuve et surtout recommencer à vivre ?

Justine nous a quitté dans des circonstances atroces. Elle a lutté  des mois après une transplantation hépatique puis un "professeur" nous a fait comprendre que notre fille avait eu la chance d'avoir pu être greffée et qu'elle ne le serait qu'une fois car elle avait couté assez cher à la sécurité sociale !!! Il a donc décidé d'interrompre les soins ! Nous n'aurions jamais voulu le savoir et nous avons été anéantis.

(photo internet)
 Après tout ça, aujourd'hui, je me demande comment nous avons fait pour ne pas en finir ! Et c'est à ce moment là, que je me suis dit qu'elle veillait sur nous.  Nous avons trouvé la force de refaire un enfant, ce qui nous a permis d'avancer. Notre Marie est arrivée 18 mois après le décès de notre petit ange. Je précise qu'elle n'a, en aucun cas, remplacé sa sœur. Mais elle nous a apporté de nouveau la joie et l'amour dans notre couple.


Dans notre malheur, nous avons eu la chance de pouvoir résister à tout cela. Il faut laisser le temps au temps bien sur, mais une chose est certaine, on ne pourra jamais être complètement  heureux ... A chaque grand événement de notre vie, elle est toujours présente dans notre cœur. 


Je pense que c'est le cas de beaucoup de personnes qui ont perdu un enfant .

Voila dans les grandes lignes, notre triste histoire.

 Ma conclusion est que nous pouvons encore être heureux  mais différemment  ..."






"Mon exemple, ma force de réussite" - 
Témoignage et hommage à Jennifer et à son petit garçon Elhadji


(image internet)


Rares sont les témoignages de personnes ayant réussi à surmonter la perte d'un être cher, surtout quand il s'agit de son enfant.

 Je tiens donc tout particulièrement à remercier Jennifer Bertrand Diallo de m'avoir autorisée à publier le sien et la photo de son adorable Elhadji.

Un témoignage de réconfort, de courage et de sagesse comme le sien est précieux car il montre que la lumière existe dans ces tourments de douleurs. Il est nécessaire pour permettre d'avancer et d'essayer d'aller mieux. Même si chaque deuil est unique, il montre que cela est possible.

Le voici : 

"Bonsoir tous le monde.
J'aimerais raconter un petit bout de ma vie qui pourrait aider et peut être donner espoir à certains mamans et papas. J'essaie de faire court ...


Il y a quelque temps, je m'étais inscrite sur ce groupe (Groupe Facebook "Vivre ou survivre après la perte d'un enfant") après la perte de mon fils.


Mais de lire chaque jour votre grande peine, me rappelait celle qui était mienne.
Donc j'en suis partie et j'ai fait mon petit bonhomme de chemin.


Mon fils s'est fait faucher par un jeune homme. Comme vous, ma vie a basculée. Je l'ai vu mourir.... ce petit ange à qui j'avais donné la vie, était là sur le sol sans vie.


On ne peut mesurer la peine de chaque membre ici car nous sommes uniques et avons notre vécu.
Mais nous avons tous un point en commun si douloureux soit-il, c'est bien la perte d'un enfant.


D'une nature optimiste, j'ai continué à croire en la vie. Le soleil se lève chaque matin quoi qu'il arrive, pourquoi pas moi ? Cela n'a pas était facile tous les jours, mais j'ai continué à y croire et j'ai réussi.


 De lire que des parents on réussi, je me suis dis pourquoi pas moi ?

Ce jeune homme qui a fauché mon fils sera bientôt jugé mais quelque soit sa sentence cela ne me ramènera pas mon enfant. Je n'ai pas de haine envers lui non plus, elle me détruirait bien plus qu'autre chose. J'espère juste qu'après ça, il prendra un autre tournant dans sa vie. Je ne suis pas dans le déni, mais je me suis dit que personne ne peut m'aider à réellement m'en sortir à part moi, alors j'ai lâché prise et accepté.


On ne peut les oublier, ça serait pour nous comme la pire des trahisons mais comme je l'ai dit, on peut réfléchir quand le moment est venu, quand on se sent prêt à réfléchir à une autre direction.


Je ne veux pas que mon message soit compris comme si j'étais mieux qu'un autre parent. NON ! Mais de lire ce genre de témoignage ça m'a fait du bien.


Je veux que mon fils soit fier de mon chemin parcouru, que ma fille soit fière de moi car je suis encore plus fière d'elle car elle a aussi vu son frère mourir mais elle travaille bien à l'école, elle a des projets de vie et de carrière.
Je me dis que mes enfants sont mon exemple, ma force de réussite quoi qu'il puisse m'arriver.
Chaque jour, je remercie la vie de m'avoir laisser ma fille et de pouvoir continuer à aimer.

Affectueusement et avec tout mon soutien."

(photo internet)
(photo Jennifer Bertrand Diallo)

(photo internet)


"Je suis certaine que vos enfants sont fiers de vous, Jennifer, comme vous êtes fière d'eux. Vous avez entièrement raison, vos enfants sont votre exemple. Vous leur avez inculqué votre force de vie, de réussite, de vaincre, d'aimer, de remercier et c'est grâce à cela que vous avez pu avancer. Moi aussi je trouve que vous êtes un exemple et c'est pour cette raison que j'ai tenu à publier votre récit pour témoigner que malgré l’indicible douleur, il est possible d'avancer et aussi pour vous rendre hommage à vous et à vos enfants. Encore merci de m'avoir permis de le faire."


(photo Jennifer Bertrand Diallo)




Il faut vouloir survivre à la mort d'un être cher


 Comment survivre à la perte atroce de plusieurs êtres chers, partis au même moment ?
 Martin GRAY dans son "livre de la vie" l'évoque ainsi :


(image internet)

"La mort des êtres chers, c'est un cyclone qui vous aspire, dans lequel vous pouvez vous laisser entrainer et vous y noyer. Il faut s'éloigner du cyclone. Il faut vouloir survivre.

Et c'est en soi, seulement en soi et par soi, qu'on peut décider de vaincre le désespoir de la mort. Par l'action et la pensée, il faut construire des barrages contre ce désespoir, puis se tourner vers les autres, vers la vie ...

Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n'est pas s'enfermer dans sa douleur. Il faut continuer à semer ses rêves, à creuser son sillon droit et profond, comme ils l'auraient fait eux mêmes ou comme nous l'aurions fait avec eux et pour eux.

Être fidèle à ceux qui sont morts, c'est vivre comme ils auraient vécu et les faire vivre en nous."

                                              Martin GRAY - "Le livre de la vie" -


Martin Gray, est un écrivain franco-américain, d'origine juive-polonaise.

 Il est connu pour son livre "Au nom de tous les miens" dans lequel il décrit le drame d'avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d'abord dans les camps d'extermination nazis, puis dans l'incendie de sa maison dans le Sud de la France.


2 commentaires:

  1. Je tiens rendre hommage à Cathy pour sa grandeur d âme. J'ai rarement vu une aussi belle personne.
    Je suis extrêmement touchée d'être citée dans votre blog.
    Encore merci a Cathy que j embrasse très tendrement et que la vie n a pas épargné non plus ...

    Marie-Christine - le 3 septembre 2014

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    1. Merci infiniment Marie Christine. Vous êtes de ces rencontres qu'on n'oublie pas. Justine y est pour quelque chose ... Votre histoire à tous les trois m'a profondément touchée. Vous rendre hommage ainsi qu'à votre petite Juju sur ce blog était pour moi une évidence. Merci à vous. Je vous embrasse et pense bien à vous.

      Cathy - le 9 septembre 2014

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